Le 14 décembre, nous apprenions grâce à Sud-Ouest le rejet de fluorescéine dans le ruisseau du Grand Ichaca à Erromardie (Saint Jean de Luz.), la société Suez est suspectée car elle fait des études en vue de l’implantation d’une Station d’épuration. Puis, le jeudi 15 décembre, c’est la société Gravasac ( fabricant et distributeur de matériel pour le bâtiment et les travaux publics ) qui reconnait une erreur de manipulation.
🤔 Quelle est la dose qui a été vraiment déversée les chiffres cités étant très divergents ? Quelle est la dose recommandée pour l’usage dans les réseaux d’eau ?
En effet cette molécule est utilisée dans le domaine médical où elle est connue pour causer des allergies graves, en hydrogéologie pour tracer les cours d’eau souterrain, dans le bâtiment , l’industrie et les réseaux d’eaux usées pour la recherche de fuites.
Si la couleur s’élimine rapidement, quel est le devenir de cette molécule ? L’écotoxicité est encore discutée et pourrait varier selon les espèces et leur âge, la durée et concentration d’exposition, des synergies avec d’autres composés ou polluants, etc…
Son écotoxicité est réputée faible mais la toxicité de ses produits de dégradation pourrait être plus importante que la molécule-mère cependant elle n’est étudiée que depuis 2017. Les effets de la molécules sur un microcrustacé (filtreur) aquatique d’eau douce très commun : la daphnie (Daphnia pulex) montre une toxicité possible sur la reproduction après 10 jours d’exposition.
☝🏻Comment se fait-il qu’une entreprise qui produit et commercialise des produits chimiques pouvant être rejeté dans le milieu naturel de ne soit pas surveillée, cela ne relève-t-il pas des ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement ?
Dans une tribune du « Monde », deux cents médecins et chercheurs en toxicologie appellent la France à agir pour que la réforme de la réglementation Reach ait lieu. Elle vise à renforcer le contrôle de l’utilisation des substances chimiques dans l’Union européenne. La France doit aussi soutenir l’adoption rapide du règlement pour réduire la dépendance européenne aux pesticides (SUR).
En Europe, des dispositifs réglementaires ont l’ambition affichée de contrôler et de protéger des risques des produits chimiques, auxquels écosystèmes et humains sont exposés quotidiennement. Ces dispositifs qui ont pour acronymes Reach (sur l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et les restrictions des substances chimiques produites ou commercialisées dans l’Union européenne), CLP (règlement relatif à la classification, l’étiquetage et à l’emballage des substances) et SUR (Regulation of Sustainable Use of Plants Protection Products, soit réglementation de l’utilisation durable des produits phytopharmaceutiques), restent largement inconnus du grand public, et hors du débat démocratique. Alors qu’ils nous concernent tous lorsque nous utilisons une peinture, nous portons un vêtement « technique » imperméable, nous achetons des meubles ou lorsque nous nous alimentons.
Ces dispositifs font l’objet de critiques récurrentes depuis leur mise en application. Le règlement Reach, entré en vigueur en 2007, vise à contrôler la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’Union européenne. Mais de nombreux obstacles freinent sa mise en œuvre : des dossiers trop souvent incomplets, des procédures administratives lourdes et complexes, jugées par la Commission elle-même trop lentes pour protéger les citoyens contre les risques liés aux substances les plus dangereuses ; et surtout des lacunes dans l’identification des dangers, notamment des perturbateurs endocriniens, et des usages des substances. A titre d’exemple, on estime à 100 000 le nombre de molécules mises sur le marché et à 70 000 le nombre de celles dont les dangers sont insuffisamment caractérisés. Reach est très lié à un autre règlement, le CLP, relatif à la classification de la plupart des substances chimiques dangereuses ; or, des évolutions importantes sont en cours. Une réforme cruciale Dans sa stratégie sur les produits chimiques, un des piliers du Pacte vert européen, la Commission estimait que la révision du règlement Reach était nécessaire. Tellement cruciale qu’elle avait annoncé le 25 avril la mise en œuvre d’un plan d’interdiction des substances toxiques pour la santé et l’environnement. Son report, annoncé le 18 octobre, traduit notamment la pression des lobbys industriels. Le gouvernement français doit donc prendre ses responsabilités, intensifier son action et défendre la réforme de Reach.
Reach servira par exemple à appliquer les trois classes de danger désormais reconnues pour les perturbateurs endocriniens (PE) grâce à la révision du CLP. Celle-ci était attendue depuis des années par la communauté scientifique et par les organisations non gouvernementales : elle permet notamment de prendre en compte les dangers non reconnus par la réglementation actuelle et d’élever le niveau de protection des populations et de l’environnement. Cependant, pour que cette évolution ne reste pas une coquille vide, il est nécessaire d’intervenir sur le niveau de données exigées qui, lui, relève de Reach (nature des tests d’identification des effets des PE, avec exigences concernant des voies peu explorées).
L’enjeu est aussi d’assurer son application le plus tôt possible, avec d’autres avancées, telles que la possibilité de prendre – enfin ! – en compte l’exposition à des mélanges de substances en vue de limiter le risque d’effet cocktail ; la possibilité d’interdire certains usages grand public et professionnels de substances les plus dangereuses. L’évaluation des risques par famille de substances, et non plus au cas par cas en est une autre. L’exemple des bisphénols (avec le cas emblématique du bisphénol A remplacé par des alternatives insuffisamment caractérisées) ou des perfluorés montre que dans une même famille de nombreux composés peuvent partager la même toxicité.
La France devra également promouvoir la révision d’un autre règlement, celui concernant les pesticides. Pièce maîtresse du Pacte vert européen, le SUR est actuellement en discussion au niveau du Parlement européen. Il prévoit l’adoption d’un objectif juridiquement contraignant de réduction des pesticides de 50 % à l’horizon 2030 ainsi que l’extension des zones tampon à proximité des zones utilisées par le grand public (habitations, écoles). Il est à craindre que sa mise en œuvre soit elle aussi repoussée.
Connaissances alarmantes Les connaissances scientifiques sur l’état de la pollution (agro-) chimique qui ne cessent de s’accumuler sont pourtant très alarmantes. Elles imposent des réponses politiques solides et rapides. Citons simplement deux expertises récentes : celle de l’Inserm publiée en 2021 sur les risques sanitaires des pesticides pour les professionnels et la population générale. Et celle de l’Inrae en 2022 montrant la contamination générale des écosystèmes.
Malheureusement les alertes scientifiques se succèdent, comme une méta-analyse récente montrant une forte accélération du déclin de la fertilité masculine. Ses auteurs appellent à une action mondiale : les décideurs ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas.
Nous, chercheurs et chercheuses, médecins, demandons à l’Etat français qu’il agisse pour l’adoption dès les prochains mois de la réforme du règlement Reach, cruciale pour la santé publique. Et qu’il soutienne la proposition de la Commission européenne pour l’adoption rapide du règlement sur l’utilisation durable des produits phytopharmaceutiques (SUR) pour réduire la dépendance de l’Europe quant aux pesticides.
Premiers signataires : Isabella Annessi-Maesano, professeure,directrice de recherche à l’Inserm ; Robert Barouki, professeur ; Jean-Marc Bonmatin, toxicologue ; Pauline Cervan, toxicologue ; Nicolas Chevalier, professeur, CHU de Nice et Inserm ; Xavier Coumoul, professeur ; Barbara Demeneix, professeure ; Serge Hercberg,professeur ; Olivier Kah, directeur de recherche émérite au CNRS ; Emmanuelle Kesse-Guyot, épidémiologiste ; Pierre-Michel Perinaud, médecin, président de l’Alerte des médecins sur les pesticides (AMLP) ; Jean-Louis Zylberberg, médecin du travail.
Nous vous avons présenté les insuffisances de nos stations d’épuration , pourtant 2/3 de votre facture d’eau devrait servir à la rénovation de l’assainissement.
Aujourd’hui, nous vous montrons que les solutions existent, pourquoi ne sont-elles pas appliquées?
Nous finissons notre tour des STEU* du littoral avec les villes d’Anglet et Bayonne.
La somme des équivalents habitants (EH) qui traduit la capacité des stations d’épuration sur la Cote Basque est de 450000 EH . La population est en hiver de 186 174 habitants. En été , lorsque la population est multipliée par 6 ou 8 il est évident que la capacité des stations d’épuration est insuffisante. ❌👉🏻 Et nous ne sommes pas surpris qu’en cas de pluie, tout déborde et parte sans traitements dans les milieux aquatiques.
👏🏻 Cependant, nous nous réjouissons de l’équipement de dernière génération de la nouvelle STEU de St Bernard . Celle-ci est dotée d’une technologie capable de filtrer les micro-plastiques et les micro-polluants.
Nous continuons notre tour des STEU* du littoral. Nous voyons aujourd‘hui : Guéthary, Bidart et Biarritz toutes équipées d’émissaires en mer . ❌ Nous nous étions opposés à la réalisation de celui de Bidart qui a été mis en place en même temps que les portes à clapets. Si toute station doit avoir la possibilité de rejeter dans le milieu naturel en cas de saturation, celui-ci s’adaptant à la géographie locale ( rivière, plage, etc…) l’émissaire n’est pas obligatoire . On appelle By Pass ces déversements d’eaux non-traitées .
💦 Les émissaires en mer ne servent qu’à rejeter plus loin ces déversements loin de la vue de la population et au-delà des eaux de baignade ; évitant ainsi leur contamination bactérienne et leur fermeture. ❗️Les rares documents que nous avons pu consulter montrent que les By Pass sont multipliés par 3 après la mise en place d’un émissaire en mer.
Nous sommes tous préoccupés par la pollution de notre océan. Mais qui connait la STEU* à laquelle il est relié? Les 2/3 de notre facture d’eau sont consacrés à l’assainissement et toutes à part celle de St Bernard à Bayonne datent du siècle dernier !
Nous vous proposons de comprendre un peu mieux les enjeux en étudiant chacune des STEU du littoral.
Vous remarquerez qu’elles sont dimensionnées pour un doublement de population l’été. C’était le cas dans les années 2000 mais maintenant d’après les offices du tourisme, la population estivale est multipliée par 5 voir 8. Donc les insuffisances d’épuration ne sont pas uniquement dues à des réseaux d’égout unitaire mais aussi à ce sous-dimensionnement .
Enfin, nous vous parlons d’eutrophisation qui se matérialise par la prolifération d’algues ( macro ou micro) . L’azote ( NGL) et le phosphore ( PT) principaux responsables ne sont pas surveillés dans les rejets .
A St Jean de Luz , la STEU est non-conforme à la directive européenne pour les eaux résiduaires urbaines . (le remplacement est prévu pour 2026 mais le financement n’est pas établi) .
La Coordination Santé Environnement du Pays Basque souhaite développer un projet qui allie Art et Sciences . Des scientifiques, des botanistes et des artistes travailleront avec des scolaires. Après une sensibilisation à l’environnement, en particulier à la biodiversité, des œuvres seront co-créées en alliant le travail des artistes et des enfants. Pour cela, nous devons avoir un agrément auprès de l’Académie et le nombre d’adhérents est important.
Fidèle à son rôle de lanceur d’alerte, Vague toxique relaie les informations et nous remercions les abonnés qui ont réagi a notre précédent post. D’autre part Vague Toxique ne fait pas de publicité mais a du mal à s’y retrouver dans les techniques proposées.
Voyons les techniques proposées :
*Filtre céramique Inventé par Henry Doulton en 1827, a servi à combattre et éradiquer une épidémie de choléra et de typhoïde2. Actuellement, les filtres en céramique se présentent sous la forme de cartouches filtrantes possédant une porosité de 0,2 à 0,5 μm.
*Filtration en profondeur Dans la filtration en profondeur, les particules sont retenues à l’intérieur du filtre et ne forment donc pas de gâteau en surface, le colmatage s’effectue ainsi beaucoup moins vite. Cependant, cette technique est réservée à la filtration des très petites particules, d’une taille allant du nanomètre jusqu’au micromètre.
*Filtres à osmose inverse L’osmose inverse est un système de purification de l’eau contenant des matières en solution par un système de filtrage très fin qui ne laisse passer que les particules dont la taille est inférieure ou égale à celle d’une molécule d’eau soit 1 nanomètre mais du coup enlève aussi tous les minéraux
* Filtres au charbon actif Systèmes de filtration utilisés dans les carafes filtrantes ou porte filtre de taille 5 », 7 », 9-3/4 et 20 » (5 μm et 10μm) pour éliminer l’odeur et le goût et certains pesticides. Nous pouvons imaginer que les médicaments ayant des diamètres équivalents seront éliminés.
Il nous semble important de rappeler que les principaux polluants sont : Nitrate La présence de nitrates est considérée à « haute concentration si >10 mg N/L) » dans l’eau de boisson :la norme francaise est de 50 mg /L A partir de 10mg cela augmente légèrement le risque de plusieurs types de cancer(colo- rectal ,œsophage , rein ,ovaire ..) car cela représente une source endogène de nitrites et sont aussi perturbateurs endocriniens.
Chlore C’est un oxydant puissant qui, mélangé à l’eau, brûle les matières organiques qu’elle contient, et en particulier les virus pathogènes et les microbes en une demie heure : mais aussi nos cellules. L’OMS recommande une teneur de 0,2 4/à 0,5 mg/l en sortie d’usine afin que la teneur en « chlore libre résiduel » soit limitée à 0,1 mg/litre au bout du réseau. Les normes ont triplées après les attentats du 11 septembre puis avec la pandémie de Covid ;de fait des taux élevés sont notés
Aluminium : Sa présence dans l’eau du robinet peut être naturelle mais également être liée à l’utilisation de sels d’aluminium lors d’une étape du traitement de potabilisation . Les sels d’aluminium sont utilisés afin d’éliminer les substances troubles durant le processus de floculation. Les substances en suspension :huiles , graisse, particules colloïdales (inférieures à 1 μm) sont transférées dans des agrégats séparables, qui sont ensuite séparés par sédimentation. La norme en vigueur 200 μg d’aluminium par litre d’eau. Cette norme reprend les recommandations de l’OMS déjà établies en 1994, 1998 et 2004 dans ses directives pour les eaux de boisson.
Vague toxique vous parle de la pollution de notre cher Océan , mais n’oublie pas celle de l’eau du robinet et n’oublions pas qu’il est recommandé de boire environ 1,5 litre d’eau par jour.
🚰 Dans l’article du Monde du 21 septembre 2022, nous apprenons que 20 % des français (soit environ 12 millions de personnes) ont reçu régulièrement ou épisodiquement une eau non conforme aux critères de qualité en particulier par dépassement des seuils pour les pesticides ou leurs produits de dégradations qui sont souvent aussi toxiques.
⚠️ Il faut savoir que sur la côte basque en plus de la maïsiculture, l’eau qui vient de la Nive prélevée en dessous de Cambo risque fort d’être contaminée par des résidus de médicaments vu que cette ville héberge nombre de centres de soins.
👉🏻 Que faire alors ? Pas d’eau en bouteille plastique contaminée par des microparticules de ce plastique et qui vont grossir le 6° continent de plastique. L’idéal serait d’avoir des bouteilles d’eau de source en verre consignée mais cela n’est toujours pas mis en place. Nous vous conseillons donc vivement des systèmes de filtrations
🙌🏻 Nous nous réjouissons de cet heureux événement car cette station d’épuration (STEU ) est capable de filtrer au micron (un millième de millimètre) et donc de retenir les micro-plastiques mais aussi certains micro-polluants afin de garantir la qualité des eaux de baignade.
🔎 Quid de la population l’été ? La population de Bayonne est de 53000 habitants. la capacité de cette Steu de 36000 ajoutée à celle de St Frederic qui est de 60 000 ne couvre pas les besoins de la population estivale multipliée au moins par 5ou6
💧 Nous déplorons que seules 17 des 117 stations d’épuration du territoire bénéficieront de ce programme de modernisation quand certaines ont encore des équipements non conformes .